- précipité
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• 1531 sens 2; p. p. de précipiter1 ♦ (1587) Très rapide dans son allure, son rythme. ⇒ pressé, rapide. « La vie si précipitée dans sa course » (Bossuet). Respiration précipitée. ⇒ haletant. Pas précipités.2 ♦ Qui a un caractère de précipitation (2o). Départ précipité. Tout cela est bien précipité. ⇒ hâtif. « Jamais entreprise au théâtre ne fut si précipitée que celle-ci » (Molière). Une décision précipitée.♢ (Personnes) Il est trop précipité dans ses décisions.⊗ CONTR. Lent, posé. précipité 2. précipité [ presipite ] n. m.• av. 1690; « oxyde mercurique » 1553; de précipiter♦ Chim. Dépôt obtenu quand se produit la précipitation. Précipité blanc, jaune.précipité, éeadj. et n. m.d1./d adj. Rapide, accéléré. Rythme précipité.|| Qui se fait dans la précipitation. Jugement trop précipité.d2./d n. m. CHIM Substance solide qui se forme dans une solution par précipitation d'un, du soluté. Précipité de chlorure d'argent.I.⇒PRÉCIPITÉ, subst. masc.CHIM. ,,Corps insoluble formé par réaction entre deux ou plusieurs substances en solution, ou par une action physique sur une substance en solution`` (MAN.-MAN. Méd. 1977). L'hydrogène sulfuré donne dans une dissolution aurifère (...) un précipité de sulfure d'or (CUMENGE, ROBELLAZ, Or ds nature, 1898, p.12). Après deux heures de broyage [de l'halloysite], on obtient une émulsion gélatineuse, analogue à un précipité de silice ou d'alumine (LARCHEVÊQUE, Fabric. industr. porcel., 1898, p.24).— P. compar. N'avoir pas soupçonné d'avance son mariage avec Gilberte, qui était apparu soudain, dans ma lettre, si différent de ce que je pouvais penser de chacun d'eux la veille, inopiné comme un précipité chimique, me faisait souffrir (PROUST, Fugit., 1922, p.664).— P. métaph. Le problème se transfère tout entier pour chacun sur le plan du bien-vivre selon ces vérités individuelles, et rien qu'individuelles dont parle Nietzsche, et qui à mes yeux, loin d'avoir un caractère spéculatif, sont le dépôt, le résidu, le précipité de l'action pratique (DU BOS, Journal, 1927, p.231).— PHARM. Sel de mercure utilisé en dermatologie ou en ophtalmologie (d'apr. GDEL).♦Précipité jaune. Synon. de oxyde mercurique jaune ou de sulfate mercurique basique. (Ds Méd. Biol. t.3 1972).♦Précipité rouge. Synon. de oxyde mercurique rouge (ibid.).REM. Précipitant, -ante, adj. et subst. masc. ,,[Corps] susceptible de former, dans une solution, un corps insoluble ou, tout au moins, un trouble`` (Méd. Biol. t.3 1972). En cuisant cette alumine hydratée au feu de four 1400o, on obtient de l'alumine très réfractaire, car, pendant cette cuisson, le reste des sels de potasse ou de soude qui a pu servir de précipitant est volatilisé (LARCHEVÊQUE, Fabric. industr. porcel., 1898, p.21). Elle exige seulement la préparation (...) d'un bon sérum précipitant (ROGER ds Nouv. Traité Méd. fasc. 2 1928, p.492). Le rôle du tanin, comme précipitant des matières azotées [de la bière] est très faible (BOULLANGER, Malt., brass., 1934, p.61).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1718: pre-; dep. 1740: pré-. Étymol. et Hist. 1. 1553 «oxyde mercurique» (S. COLIN, Declaration des abuz et tromperies que font les apothicaires, Tours, 31 ds FEW t.9, p.282a); 1555 (B. ANEAU, trad. Trésor de Evonime Philiatre, Lyon, p.267); 2. 1690 «dépôt obtenu par précipitation» (FUR.). Part. passé subst. de précipiter.
II.⇒PRÉCIPITÉ, -ÉE, part. passé, adj. et subst.I. —Part. passé de précipiter.II. —AdjectifA. —Fait dans la hâte. Synon. hâtif. Action, cours, course, démarche, geste, jugement, fuite précipité(e). Ces deux médecins dont elle ignorait les noms, qui arrivaient si tard, et le départ si précipité de ce petit bruyant docteur de Vassili Ostrow ne lui avaient dit rien qui vaille (G. LEROUX, Roul. tsar, 1912, p.135). Le retour précipité du Kaiser, qui sera cette nuit à Kiel, semble devoir modifier l'orientation politique de ces derniers jours (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p.348):• 1. À l'autre aile, les Normands avaient eu d'avance l'avantage, mais restés dangereusement en l'air après le désastre de leurs alliés, ils ne purent que se dégager à temps par une retraite précipitée.GROUSSET, Croisades, 1939, p.78.B. —Dont le rythme, le débit, la fréquence, l'allure est rapide et accéléré(e). Battements précipités; halètement, marche, mouvement, parole, pas, respiration, trot précipité(e). Oui... Emma est venue nous voir, dit Berthe d'une voix précipitée et un peu tremblante (CHARDONNE, Épithal., 1921, p.163). Au matin de cette nuit de grande paix, il fut réveillé par des coups précipités à la porte (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p.262):• 2. Cependant sa vue s'affaiblissait, son souffle était plus précipité, et à divers signes on pouvait prévoir sa fin prochaine; mais son discours était net encore, son esprit paisible, et la douce chaleur de son coeur ne devait se dissiper qu'avec sa vie.TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p.257.III. —SubstantifA. —[Corresp. à précipiter A 1] Personne projetée d'une hauteur dans le vide. Ayant abrité son client contre la mitraille des pierres qui les avait surpris, il avait vu passer par-dessus le pan de rocher quelque chose, qui était le corps d'un précipité (PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p.126).B. —Au fém., loc. adv. À la précipitée (sur le modèle de à la dérobée). À la hâte. Le gros qui avait remis son chapeau l'enleva encore à la précipitée (...) Et il râcla ses souliers au râcloir, et il entra en courbant un peu l'échine, malgré la haute imposte de la porte (GIONO, Solit. pitié, 1932, p.15).Prononc.:[]. Fréq. abs. littér.:1367. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 2117, b) 1809; XXes.: a) 2028, b) 1816. Bbg. QUEM. DDL t.18.
2. précipité [pʀesipite] n. m.ÉTYM. Av. 1690, Furetière; « oxyde mercurique », 1553; de précipiter.❖♦ Chim. Dépôt obtenu quand se produit la précipitation. || Précipité blanc, jaune… ⇒ Précipitation (II.).♦ Alchim. || Précipité d'étain. ⇒ Arbre (de Jupiter). || Précipité de plomb (arbre de Saturne), d'argent (arbre de Diane), etc.➪ tableau Vocabulaire de la chimie.
Encyclopédie Universelle. 2012.